UVO Doyen ou Doyenne ?

Faut-il le rappeler, le doyen ou la doyenne est la personne qui dirige, dans le système universitaire mis en place en Europe à partir du Moyen Âge, une faculté. Ce personnage est souvent redouté des élèves.

Si pour la majorité des cyclos de l’UVO, les bancs de l’université sont bien loin, leurs fantasmes portent pour beaucoup sur la doyenne et sa version cyclo. On le sait tous ce genre d’aventure commence bien en amont. 6 mois plus tôt en l’occurrence, quand lors d’une banale sortie club, un quelconque samedi matin frais et brumeux d’octobre l’idée est lancée : L’adhésion est immédiate. C’est donc en toute conscience qu’une délégation de 11 UVO valide son inscription au Liège Bastogne Liège Challenge 2024, la fameuse Doyenne, le premier monument. Je précise que ce choix monumental implique de ne plus avoir toutes ses facultés mentales … Autre précision tout aussi anecdotique que nécessaire, Gilles, le Decanus, (doyen de la délégation en latin), fêtait d’ailleurs son anniversaire pour l’occasion.

Participer à un tel événement, (le monument, pas l’anniversaire de Gilles), c’est toucher du bout des doigts l’histoire du cyclisme. C’est avoir l’honneur de poser ses roues sur le même asphalte que les plus grands champions cyclistes, c’est affronter les mêmes difficultés, parcourir quasiment le même tracé.

Mais tout cela se mérite … Alors chacun y est allé de son entrainement spécifique. Plan adapté ou progression au feeling. A base de Zwift ou de vent. Sous la pluie ou sur le home-trainer. « Fractionné », « force sous max », « intensité », « puissance au seuil  », «  Vo2max", etc. On en a vu des récapitulatifs Strava, comparables à ceux des coureurs professionnels. Une récupération scientifique à base de houblon des Ardennes a permis d’absorber le volume.

d’entrainement nécessaire. Cédric nous faisant même fabriquer des bidons personnalisés pour l’occasion pendant qu’Alexis s’occupait d’approvisionner la réserve de bière. Comme toujours, ça fait le métier à l’UVO. Liège Bastogne Liège, ne l’oublions pas, c’est la Belgique, le Nord ! Et en Belgique, fin avril, le 20 au matin précisément, la neige n’est jamais loin, la pluie en embuscade, le vent omniprésent. Tous les ingrédients rappelant que le vélo est un sport d’extérieur. Nos tenues vestimentaires adaptées à l’épreuve le confirment. Sur-chaussures presque étanches, gants Néoprène, cuissard long, veste d’hivers, maillot thermique, bonnet, buff pour Gilles, Jocelyn et Stéphane, quand Vincent, le local de l’étape préfère comme à son habitude rouler en court sous la neige fondue. ( cf ma remarque précédente sur les facultés mentales …)

Liège Bastogne Liège c’est tout de même 258 km pour 4500 m de d+ et quelques bosses mémorables. Le mur d’Houffalyze déjà, qui étire les groupes de cyclos. Les longs talus non répertoriés qui brassent du lactique malfaisant dans les cuisses. Mais c’est aussi des ravîtos copieux tous les 50 kilomètres.
Greg, Romain et Cédric en profitent pour engloutir une assiette de pâtes quand Christophe se contente de quelques gaufres ! Léger ! Liège Bastogne Liège, c’est la traversée du village d’Hawaii, pardon Aywaille et de sa bosse mythique: La Redoute! Ses marquages à la peinture sur le bitume à la gloire des champions, ses rangées de camping-cars parfaitement alignés, ornés de fanions et drapeaux, la musique qui crache des beats trop forts, ce couloir encadré de barrières en métal recouvertes de bannières colorées, ses supporteurs déjà hystériques et son final à plus de 20 % que

Patrick enroule aussi vite que le faux-plat de Flexanville. Toutes les composantes d’une course professionnelle sont offertes aux 8000 participants. Enfin, dans les ultimes kilomètres, La Roche aux Faucons qui n’en finit jamais, où certains cyclos jettent l’éponge et finissent la grimpette à pied, d’un pas douloureux en faisant claquer lourdement leurs cales sur l’asphalte. La Doyenne, c’est le cyclisme à son apogée ! Et nous, modestes cyclistes anonymes de l’UVO, avons eu la chance, l’honneur et le plaisir partagé d’en faire partie et même de tous finir l’épreuve avec le sourire, sans chute, sans problème mécanique, sans crevaison, sans mettre pied à terre, en roulant quasi groupés. Une jolie médaille individuelle en atteste !